Voir la partie 1 ici.
L’an passé, j’ai appris qu’il était difficile d’avoir une Nintendo Switch (à moins de payer le double du prix sur eBay), parce que Nintendo ne pouvait pas fournir la demande. Bien avant la Covid aussi, en fait.
J’ai aussi appris qu’il était difficile d’avoir… n’importe quelle carte graphique de haute performance, parce que des “scalpers” en achetaient la plupart dans l’unique but de “miner” du “bitcoin”.
En janvier, j’ai appris que des compagnies d’automobiles “ne pouvaient plus” construire d’automobiles, parce qu’ils “n’avaient plus assez de puces informatiques”. (Traduction française) “Les puces informatiques deviennent de plus en plus importantes pour les voitures définies par des logiciels (…) elles sont essentielles à toutes les voitures, pas seulement les voitures électriques”. -Shi Ji, analyste à Hong Kong.
Et aujourd’hui, j’apprends qu’une difficulté de fournir une puce à 1$ est presque en train de causer une crise économique globale. Dans l’article, je cite (traduction personnelle encore) qu’ils ont besoin de ces puces “pour les ordinateurs portables, mais aussi les voitures et les réfrigérateurs de haut niveau.”
L’éléphant dans la pièce.
Pour votre information, la première manette de TV a été créée en 1950, et s’appelait la “Lazy Bones” (qui veut dire “os lâches”, ou “paresseux”). Je suis certain que dans les “trente glorieuses”, certaines personnes s’offusquaient des inventions selon elles “inutiles” comme, justement, celles de la laveuse, de la sécheuse, du lave-vaisselle. Aujourd’hui? On en vend avec des écrans dessus pour perfectionner leur rendement. Ils est devenu difficile de s’acheter une ampoule sans se faire proposer une ampoule “2.0” qui nécessite d’être connectée à internet pour fonctionner, et certains “nerds” fantasment à l’idée de voitures qui se conduisent d’elles-mêmes.
L’éléphant dans la pièce, c’est que dans un monde dans lequel, dans certains endroits, on a uniquement le droit de sortir de chez nous si nous sommes “travailleurs essentiels” (ceci est écrit pendant la Covid-19), tous ces “gadgets” sont tout le contraire d’essentiels. Cette sur-simplification de tout, qui ne semble parfois qu’exister dans l’unique but de nous rendre amorphe, éteindre notre cerveau, et laisser notre vie se vivre à notre place, se fait en plus au détriment d’une complication astronomique d’éléments de tous les jours, et cette “gadgetisation” est en train de devenir la norme. Que ça devienne la norme pour ceux qui en ont vraiment besoin, comme des personnes handicapées ou avec des problèmes de vision, par exemple, n’est pas un problème en soi… C’est une solution à un problème. Mais c’est en train de devenir la norme pour l’humanité entière. Et le coût de cette complication astronomique d’éléments de tous les jours, ne peut pas se faire sans une sur-utilisation astronomique de ressources que nous avons de moins en moins.
Le prix de certaines batteries acide-plomb monte depuis plus de 10 ans, parce que le prix des minéraux nécessaires à leur fonctionnement n’a pas cessé d’augmenter. Les gens volent des catalyseurs de voitures. Pourquoi? Parce que maintenant, un seul catalyseur, ça vaut entre 2500 et 4000$ canadien. Ça contient du palladium, du platine (1340$ canadien l’once) et du rhodium (23 000$ canadien l’once). Qu’est-ce qui définit le prix de tous ces métaux, de tous ces minéraux? Leur rareté. Ils sont maintenant de plus en plus rares.
Ressources épuisées
Cette sur-simplification de tout qui rend tout le monde lâches ne serait-ce que pour quelques minutes juste pour le “fun” d’essayer quelque chose de nouveau “qui se fait tout seul”, va épuiser les ressources de la planète, pour toujours. J’ai une petite idée sur les raisons véritables du manque de Nintendo Switch, de cartes graphiques, et de puces pour écrans: Il est possible que ce ne soit pas une manipulation de l’offre et de la demande. Il est possible que ce ne soit pas, non plus, du à la Covid-19. Il est possible que de devoir se passer des nouveaux gadgets, après avoir pu s’approprier autant de luxe à bas prix, soit maintenant la normale. Covid ou pas, ce n’est pas les gens qui ne peuvent pas travailler, c’est la planète qui ne peut plus subvenir à nos gadgets.
Fort heureusement, depuis un certain temps, la grande majorité des gens qui achetaient, et/ou qui brisaient, volontairement ou pas, des ordiphones (smartphones) à chaque année, se sont calmés. Aujourd’hui, 69% des gens ne veulent pas en acheter un nouveau. “La vente d’ordiphones connaît son pire déclin”… C’est un bon début. Moi, mon Samsung Note 3, que j’ai acheté usagé le 6 mai 2016, fonctionne toujours aussi bien. Il est quand même temps que je le changes… pour un autre ordiphone usagé.
Bonus, juste pour rire: 1 Mars 2021, “Des Volvo XC40 sont bloquées dans un cargo en attente d’une mise-à-jour logicielle”.