C’est extrêmement troublant, affirme l’auteur et chroniqueur Normand Baillargeon, qui dirige le collectif Liberté surveillée, fraîchement paru chez Leméac. Le recueil de 268 pages rappelle de façon lancinante que la liberté d’expression craque de partout.
« On assiste en ce moment à un curieux renversement. Autrefois, la censure était le fait d’institutions comme l’État ou l’Église, qui exerçaient un contrôle sur ce qui peut être dit. Aujourd’hui, la gauche, souvent, est le lieu d’origine de ces interdictions de parole, de ces indignations morales au nom desquelles on somme des gens de se taire », dit Normand Baillargeon — qui sait de quoi il parle : il est lui-même issu de la gauche.
« L’indignation morale prend la place des arguments. Il suffit de revendiquer un statut de victime pour avoir le droit d’en appeler à une autorité pour censurer des paroles », ajoute-t-il.
Lien direct: https://www.ledevoir.com/societe/education/546716/cachez-ces-mots-que-nous-ne-saurions
Liberté surveillée: Quelques essais sur la parole à l'intérieur et à l'extérieur du cadre académique
"Réuni.e.s sous la direction de Normand Baillargeon, onze auteur.e.s examinent la situation à travers les prismes divers de la conversation démocratique, du libéralisme économique, du féminisme et des identités de genre, en passant par le déclin de la liberté en milieu universitaire et par les différences essentielles entre le savoir et l’activisme."
Lien vers le livre: http://www.lemeac.com/catalogue/1730-liberte-surveillee.html?page=1